mercredi 2 mars 2011

The Coral - The Coral (2002)

The Coral est un groupe qui cultive l'anachronisme avec un talent rare. Leur sources d'inspiration? Essentiellement la pop et le rock psychédélique de la fin des années 60, les Beatles, Beach Boys, Small Faces, Kinks et autres Zombies, mais pas seulement, certains morceaux enferment en leur sein une grande variété de styles puisés dans toutes époques (punk, reggae...).

En lisant ces lignes, l'auditeur potentiel pourrait avoir peur de tomber dans une soupe immonde. Qu'il se rassure, il n'y a rien à jeter dans cet album, les morceaux s'enchainent parfaitement malgré leur éclectisme, seul "Skeleton key " reste peut-être en retrait. Trop speedé et expérimental, il tranche un peu trop avec le reste des morceaux. Je l'aurai bien imaginé comme la face b d'un single, là au sein de l'album, il arrive un peu comme un cheveu dans la soupe. Mais je chipote, on a là un des meilleurs album pop des années 2000.... et même au-delà tant cela frise l'intemporalité.


Ma note : 17/20



Violent Femmes - Violent Femmes (1983)


Violent femmes, sous cet étrange nom se cache le premier et sans doute dernier groupe de folk-punk. Entendez par là du punk acoustique. Je sais, l'expression a quelque chose d'antinomique. Et pourtant, une corde de guitare acoustique, frappée avec assez de vigueur, ca peut donner quelque chose d'assez percutant, et quand on y ajoute une voix fiévreusement ironique et agressive, cela peut donner quelque chose de réellement punk. Le premier album des Violent Femmes est leur coup de maître. Si on trouvera encore dans leur discographie ultérieure quelques bons albums, aucun n'égalera la fraicheur, la qualité et l'originalité de celui-ci.

Ma note : 19/20

mercredi 15 septembre 2010

Faith No More - King for a day, fool for a lifetime (1995)

Cinquième et avant dernier album de Faith No More, « King for a day, fool for a lifetime » constitue l’apogée artistique de ce groupe inclassable qui, à force de chercher sa source d’inspiration dans une telle variété de genre musicaux avait réussi à se constituer un vaste public très diversifié, réunissant notamment les amateurs de métal et de rock alternatif (l’expression « métal alternatif » n’existait pas encore vraiment à l’époque).

On pourrait même classer les plages de l’album en différents petits sous-groupe. « Get Out » et « Digging the grave » font dans le heavy speedé efficace et relativement classique, tandis que « Gentle art of making enemies », « Cuckoo for caca », « Ugly in the morning » et « What a day » annoncent clairement l’avènement du néo-métal qui explosera commercialement dans les années qui vont suivre (Korn, System of a down, Deftones…). A cela il faut ajouter « Evidence », « Soul A.D. », « Take this bootle », « Just a man » qui lorgnent vers la soul et une tonalité plus « groovy » et « The last to know » et « Ricochet » qui donnent dans le métal harmonique lent. Voilà de quoi donner une image plus ou moins complète de la richesse d’un album qui, bien que partant dans tous les sens, s’avère d’une cohérence exemplaire. Rien à jeter dans ce disque.

Ma note : 18/20


Siouxsie and the Banshees - Juju (1981)

Siouxsie and the Banshees, groupe culte de la scène gothique livrait en 1981 un album délicieusement dansant. Tout en gardant ses spécificités proprement gothique (basse lourde, chant théâtralisé et résonnant) la groupe signait un grand album aux influences extrêmement variées. Le masque africain sur la couverture mentionne à sa manière la présence particulièrement remarquable des percussions. A cela il faut ajouter la guitare de John McGeoch aux gimmicks et riffs souvent originaux et l’intrusion fréquente d’harmonies plus exotiques, arabisantes ou asiatiques. Un curieux mélange post-punk-new wave-gothique, bon témoin de l’exubérance effervescente de la musique rock du début des années 80.

Ma note : 18/20


Pixies - Bossanova (1990)

Cela devait être en 1991 ou 1992, je découvrais le rock avec Nirvana et Pearl Jam. Petit à petit, j’apprenais aussi à connaître ceux qui étaient cité comme les précurseurs de la vague « Grunge » : Sonic Youth et bien sûr les Pixies. Quel choc mes amis… J’avais commencé par Bossanova, leur troisième album, le seul trouvé à la médiathèque où j’allais. La pochette était belle, le contenu hallucinant : des guitares extra-terrestres, entre le punk et la guitare surf, un chanteur hallucinant capable de jouer sur tous les registres vocaux, une puissance mélodique alliée à une énergie typiquement rock. Ahhh la violence de « Rock Music », les chœurs de « Velouria », la nonchalance de « Is she weird », la rapidité de « Allison », le nostalgique « Ana », les fulgurances soniques du refrain de « All over the world », les changements de rythmes de « Stormy Weather »… et j’en passe. Cet album est un chef d’œuvre absolu, chaque chanson est devenue pour moi un classique intemporel, un petit univers en soi. Difficile de distinguer une chanson préférée dans cette collection ultime… « The happening » peut-être tant elle marie en son sein toute la violence et la douceur dont était capable le groupe. Un disque parfait, dont il m’est impossible d’arrêter l’audition une fois lancé. Les trois autres albums des Pixies sont aussi des chefs d’œuvre, mais j’ai gardé une préférence pour celui-ci.

Ma note : 20/20

mercredi 1 septembre 2010

Ani Difranco - Dilate (1996)

D'Ani Difranco, je ne sais pas grand chose. Si ce n'est que cette folkeuse intimiste est une figure importante de l'underground américain et qu'elle a déjà une belle discographie derrière elle. L'album qui nous intéresse ici date de 1996 et est sorti sur son propre label "Righteous Babe Records".

A la première écoute, il est possible que le timbre d'Ani vous évoque Alanis Morissette, cette chanteuse canadienne, grosse vendeuse de disques dans les années 90. Cette ressemblance n'est que superficielle, la production d'Ani Difranco est non seulement plus originale, mais aussi d'un genre et d'un acabit, à mon sens, bien différents.


Songwriteuse douée, Ani Difranco ne s'embarrasse pas de fioriture inutile, à l'instar de la PJ Harvey des débuts, elle aime le côté sec et brut de la guitare acoustique jouée alternativement avec douceur et rage. Elle use de la même manière de sa voix, tantôt mélodieuse et douce, tantôt pleine de cette rage sincère avec laquelle on fait les meilleurs disques de rock.


"Dilate" et "Napoleon" sont peut-être les plus beaux titres de l'album. Surtout ce dernier avec son riff d'intro tout en retenue et changements de rythmes. "Amazing Grace" et "Going Down" ne sont pas en reste et évoqueraient presque le trip hop contemporain. Le couplet de "Shameless" jouit d'une pulsation irrésistible, de celle qui vous donne envie de remuer le popotin.Tandis que le beau et risqué "Adam et Eve" tend vers l'épure. Le fabuleux "Joyful Girl", d'une tristesse détachée clot l'album de la plus belle manière qui soit. Un album parfait et méconnu.



Les - :
- On est en droit de trouver cela un peu trop "affecté". C'est de la folk à fleur de peau, faites avec les tripes sur la table et selon l'humeur du moment, on peut trouver que les tripes sur la table, cela fait un peu désordre.
- Les similitudes du timbre de la voix d'Ani Difranco avec celui d'Alanis Morissette peut gêner à la première écoute, surtout si, comme moi, on aime pas Alanis Morissette. Mais très vite on s'y fait et on oublie cette ressemblance fortuite.


Les + :
- Un songwriting d'exception.
- Des trouvailles rythmiques géniales, notament dans la manière d'utiliser la guitare de manière parfois très "percussive".

Ma note : 19/20

Tricky - Maxinquaye (1995)

Voilà un disque qui reste, non seulement un des plus grands disques de ma jeunesse, mais une valeur sûre sur ma platine depuis plus de quinze ans. Pourtant à l'époque, il était difficile de penser que ce que certains présentaient comme une hype passagère (le trip-hop) laisserait dans l'histoire de la musique quelques galettes devenues depuis des classiques. Issu de Massive Attack, Tricky fournissait avec Maxinquaye, son premier album, une œuvre riche, réellement novatrice (à l'époque) et qui a eu une influence phénoménale sur beaucoup de musiciens qui ont suivis.

A l'exception de "Brand new you're retro" dans lequel il se moquait des Brand New Heavies, groupe de néo-funk-soul célèbre à l'époque et complètement oublié depuis, à juste titre), les douze titres de cet album adoptent des rythmes plutôt lents, suaves, presque cools, parsemés de trouvailles sonores souvent géniales. Tricky élève le sampling au rang d'art et peu feront aussi bien que lui. En témoigne "Hell is round the corner" où il utilise les mêmes samples que le célèbre Glory Box de Portishead mais pour en faire quelque chose de complètement différent, ou le déjà cité "Brand new you're retro" où il utilise quelques notes de Bad de Michael Jackson.



Quasiment tous les morceaux de l'album sont géniaux. Citons "Pumpkin", merveille de lenteur et de rondeur, un titre en apesanteur qui a du faire le nirvana de toute une génération de fumeurs d'herbe.

L'un des morceaux les plus originaux de l'album reste "Strugglin", complainte maladive au rythme lancinant mais aux sonorités dures ou évocatrices (une arme que l'on charge), sorte de marche funèbre où se mélangent les voix de Tricky et de sa chanteuse.


"Feed me" suit ce morceau brut de noirceur et vient clôturer l'album sur une note un peu plus légère et groovy.

Mais mon morceau préféré de tous reste "Black steel", une reprise de Public Enemy (dont Tricky était fan inconditionnel) très éloignée de la chanson originale, avec un refrain pop-rock irrésistible.




Mon verdict : 18/20


Un album indispensable, hype en 1995, devenu intemporel depuis.